Friday, March 19, 2010

Ode au canadien français

Mon peuple s'essouffle
Ma langue s'assèche
Mes racines s'assoiffent
Mon histoire s'éteint

Je suis canadien français
Je l'étais encore
Mais mes frères et mes soeurs
S'ignorent à s'en taire

Ma culture s'use
Mon accent se rabote
Ma rage s'étouffe
Ma tempérance m'enterre

Je suis canadien français
Je l'étais encore
Mais mes frères et mes soeurs
S'ignorent à s'en taire

J'étais canadien français
On m'a révolutionné
Je devins québécois
On m'a fait canadien
j'étais devenu américain
On me mondialisa
Je me déshabitai
On me déracina
Je devins trace
On m'écrivit
Je me souviens

PS: si le canadien français était une espèce animale en voie d'extinction, on aurait mis plus d'effort à la conserver. Malheureusement il n'est qu'un peuple humain, on le laisse donc s'éteindre.

Sunday, September 18, 2005

Prière du chambreur

Le chambreur a déserté
Ne laissant sur la table qu'un simple papier,
À peine une lettre gribouillée
Tant sans faut qu'on l'ait remarquée.

Du pourquoi et ses raisons, nenni.
Une doléance y a-t-on lu,
Presque une prière,
À une parèdre restée introuvable.

"J'ai semé mon cœur,
Puis récolté le cri de ton sang.
Et quand je pense à toi
C'est l'abîme qui me gagne.

J'ai fermé mes sens,
Ne laissant passer que tes mains.
La douceur de tes gestes
A mit le feu à mes ailes"

On ne le revu plus jamais
Si ce n'est un colis un jour
En provenance des tropiques,
Ne contenant qu'une lame.

Un couteau maculé de sang
Que ceignait un papier.
Messager candide, disant :
"Merci pour tout, je pense à toi"

Saturday, September 17, 2005

Pour Gilles Proulx

Le personnage de Gilles Proulx, car c'est un personnage, il faut bien le dire, ne m'intéresse pas d'ordinaire. Si j'en parle aujourd'hui c'est que le bougre s'est encore mit dans le pétrin d'une façon qui suscite la réflexion.

Mettons les choses au clair, j'ai vu le passage télévisé qui a suscité la controverse. Je n'étais pas d'accord avec ses propos, mais le discours était provocateur, sincère ou pas; c'était dit pour susciter la polémique. L'intention était clair. Car enfin, c'était fait dans une émission télévisuelle dont la polémique est la raison d'être. Enfin en apparence, comme nous le verrons.

Et voilà le problème, les propos de Gilles Proulx ont eu l'indélicatesse de froisser les gens bien pensant. Ou, disons, ceux qui ne pensent pas trop. L'idée ici n'est pas de dire si on est ou pas d'accord avec M. Proulx, mais de reconnaître qu'il s'agissait là d'un discours qui amène à une réflexion. Ses propos étaient provoquant sans inciter à la haine, sans être infâme, sans inciter à la violence et sans tomber dans la diffamation. Bref, c'était un discours qui valait la peine d'être portée sur la place publique, ne serait-ce que pour que tout le monde puisse se positionner contre. C'est sain, c'est utile, c'est ce dont toute société démocratique a besoin.

Que le diffuseur se défasse ainsi de M. Proulx, se distancie de ses propos, montre une chose claire. Le but de TQS derrière son émission était le spectacle et non le débat. Et là, le spectacle était allé trop loin. Le débat, lui ne fait que commencer. TQS a réussi à exposer de façon éclatante son manque de cran et sa vocation strictement commerciale axée sur le divertissement facile.

Sunday, August 28, 2005

Le feu et le sang

Je gis dans le chemin de mes offrandes
J'exulte mon propre sacrifice
M'holocauste à tout rompre

Prends ma chaire sur le champ
Consumé par ton désir
Je suis l'agneau et l'autel

L'idée de toi est devenue ma perte
Me survivre serait folie
Mon abandon sera ton salut

Bois-moi jusqu'à plus soif
Saoules-toi de mon sang
Qu'enfin je glisse en toi

Tuesday, August 23, 2005

Complice nocturne

Me voilà encore seul
entre moi-même et l'ennui
j'ai beau me reposer
poser ma tête au creux de mes rêves
et encore là je vois tes mots me caresser
même blotti loin de nous
tu me suis donc jusque-là

Et c'est très bien ainsi
et je te garde là avec moi
si tu me permets de te le redire
je te garde avec ma solitude
désarmé, tu es ma douce compagne
tes rires nourrissent mes souvenirs
tu me suis donc jusque-là

Ce soir j'irai dormir
Morphée d'une main et toi de l'autre
tu me mèneras, complice onirique
chuchotant les silences réparateurs
qui caressent mes larmes intenables
pour me ramener aux berges de tes yeux
tu me suis donc jusque-là

Saturday, August 20, 2005

Le coeur disloqué

J'ai enlevé mes souliers au pied de demain
Si jamais je les remets
Ce sera pour aller ça et là
Au gré de tes caprices
Si tu croises mes jours une autre fois

Ce soir je me suis fait ami de ton absence
Tu me manques tant
Que j'y ai pris goût
Les cendres du feu qui me consume
Deviennent ma mortelle consolation

Mes souvenirs ne tiennent pas le coup
Me voilà à genoux devant rien
Le coeur disloqué
Entre le rêve et le naufrage
Qui me coulera au fond de tes parfums

Friday, July 01, 2005

Repas du soir

Ce soir j'invite Satan à souper,
on s'entend, ce sera discret.
Il me parlera de ses projets,
je lui parlerai de mes rêves.

C'est rare d'ainsi recevoir
et peut s'en faut que j'en fasse trop.
Viandes roties et desserts sucrés,
rien ne manquera sauf le temps.

Il est une présence rare à ma table
car en temps ordinaire
cet être si ineffable
se trouve plutôt en nos cœurs et esprit.

Et voilà bien le drame,
plutôt que d'entretenir le dialogue
on se laisse transporter par ses caresses
et on se perd dans ses doux mensonges.

Ce soir je le confronterai en parole.
On se dira les choses franchement,
en se repaissant goulûment,
car l'un n'empêche pas l'autre.

Ce soir j'espère bien comprendre
en quoi ce bougre m'a trompé
et quels chemins il m'a fait manquer
pour qu'après je puisse enfin

reconnaître sa voix de la mienne.

Thursday, June 23, 2005

Edgar Ray Killen – Coupable

Tout n’est pas perdu. Le monde garde un sens et les luttes en valent la peine. À ceux qui croient se battre contre des moulins, voyez et espérez. Il y a un plaisir à prendre à voir ce mécréant raciste se faire dire: « voilà malgré le retard, vous savez, vous êtes une crapule ».

La victoire n’est somme toute que très mince car le KKK, c’est encore hier. 40 ans à l’échelle de notre histoire, c’est hier. Si vous pensez qu’on a dépassé ces évènements, qu’on a évolué, qu’on est passé à autre chose, craignez. Soyez sur vos gardes, et surtout apprenez : la haine est une redoutable séductrice qui gagne facilement les cœurs. Surtout dans un monde ou on érige la peur en méthode.

Les américains sont particulièrement vulnérable à cet état de chose, mais le monde entier doit regarder la condamnation de M. Killen et dire tout haut. :
« Chien, je refuse de te tuer, je refuse de me venger, mais écoute la harangue du monde et subit-la. Nous avons tout à dire contre tes idées et tes actions. Ton humanité ne vaut pas plus que celle d’un chien. Malgré cela tu appartiens à notre espèce et nous apprenons de nos erreurs en te voyant condamné ».

Étendre ses tentacules

Je suis libre, qu’on se le dise.
J’entreprends mon sois-disant blogue aujourd’hui.
L’absence fut longue, mais riche.
Mes mots n’en peuvent plus d’attendre,
Lisez et voyez :

Je suis libre, qu’on se le dise